Le diable de Rennes le Chateau

Ce décryptage a été réalisé
par
Franc Marie en 1977.
A ce jour personne à notre
connaissance n'a fait mieux.
Nous avons vérifié sur
place ses données, elles
s'avèrent exactes.

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Décryptage de M. Dall'Acqua

La vrai langue celtique : F.D

Le petit manuscrit

Le secret de la carte de Boudet : D.D

Le grand manuscrit

Décryptage de la dalle par A.Châtillon

Le marquis n'étais pas au parfum

Vers la Reine courait jadis Pierre

Vers la Reine courait jadis Pierre

« Voilà... je me souviens... voilà exactement la phrase que j’ai déchiffrée... cinq mots latins... dans cet ordre... Ad lapidem currebat olim regina... ». La Comtesse de Cagliostro (1924)

Maurice Leblanc ne se doutait pas qu’en prêtant cette petite phrase à son héroïne, la belle Clarisse d'Étigues, il allait un jour inspirer un
curieux personnage, hermétiste et un peu voyant sur les bords, et que celui-ci utiliserait son procédé romanesque pour créer l’un des
mythes fondateurs de la « belle histoire »... c’est à dire l’affaire des Deux-Rennes, vue et revue au travers du merveilleux kaléidoscope de
Pierre Plantard de Saint-Clair.

De fait, l’acronyme ALCOR qui sous tend la fiction de l’écrivain cauchois offrait un fort pouvoir d’évocation et de mystère qui ne pouvait
échapper à Pierre Plantard, lequel ne se fit pas prier pour l’agréger à sa belle forgerie... dès 1962. C’est en effet, dans « Les Templiers
sont parmi nous »,
livre signé de Gérard de Sède mais fortement inspiré par lui, qu’apparaît en sous titre du chapitre : « Les amants de
la Reine Blanche »
la locution latine       Ad lapidem currebat olim regina. Il est important de préciser qu’il s’agira là de la première
mention hors contexte fictionnel de cet acronyme depuis 1924... et qu’il sera allègrement repris en boucle par la suite.

En 1979, dans son « Trésor du Triangle d’Or », l’écrivain-artiste Jean-Luc Chaumeil reprendra la formule et indiquera qu’elle aurait été gravée
sur un rocher, surnommé « la pierre curieuse », situé au Serbaïrou, sur les hauteurs de Rennes-les-Bains. En réalité, pour curieuse qu’elle
soit, cette pierre ne fut jamais gravée et se trouve en outre localisée de l’autre côté de la rivière. Peu importe après tout puisque le
message était ailleurs... mais, à l’instar de Gérard de Sède, ne doutons pas que l’auteur aura puisé ses informations à la même source.

Patrick Ferté, dans son ouvrage « Arsène Lupin Supérieur Inconnu » paru en 1992, érigera définitivement la formule latine en un
axiome incontournable de l’énigme... mais il ne fera malheureusement que consolider une théorie sans fondements sérieux. D’ailleurs, le
talentueux chercheur et écrivain Didier Audinot, au travers d’une série d’articles fortement documentés parus dans sa revue
« Prospections », développera l’hypothèse Alcor en 1982 - dix ans avant le livre de Patrick Ferté - ne manquant pas de mentionner, dès son
premier article intitulé « Le légendaire trésor des Rois de France », la présence récurrente d’un certain Pierre Plantard dans le paysage
des Deux-Rennes. Au moment où fut publié l’article, le fameux livre « L’Énigme Sacrée » n’était pas encore sorti en langue française... il me
semble utile de le signaler. En chercheur prudent et avisé, Didier Audinot a toujours su où il mettait les pieds.

Ad Lapidem Currebat Olim Regina... cette ingénieuse locution latine qui nous fait lever les yeux au ciel à la recherche de la Grande
Ourse ne demeure, surtout et avant tout, qu’un superbe artifice romanesque de Maurice Leblanc destiné à enjoliver sa fiction. Pierre
Plantard de Saint-Clair en aura bellement usé pour agrémenter son récit mythique... et hermétique. Dommage que certains chercheurs
n’aient pas été plus circonspects et aient pris le procédé au premier degré... le validant et le propageant à l’envi.   

Laissons le dernier mot à Maurice Leblanc, car, après tout, lui seul est le maître d’oeuvre de cette belle histoire. Voilà ce qu’il écrivait en
1933 à son confrère Gabriel-Ursin Langé : « Dans un de mes romans, La Comtesse de Cagliostro, j’imagine qu’Arsène Lupin sait, par
un vieux document, que les richesses fantastiques des moines du moyen âge existent encore, accumulées quelque part. Ce document
que Lupin possède après tant d’autres, et qui a suscité au cours des âges tant de recherches infructueuses, donnait pour ainsi dire la
solution de l’énigme, la clef du coffre-fort. Il contenait un mot, caché lettre par lettre dans d’autres mots... et qui était le mot Alcor ».               

 

L’auteur cauchois est parfaitement explicite lorsqu’il emploie le mot « j’imagine » !

Une chose demeure certaine dans cette drôle d’histoire, jamais on ne pourra taxer de manque d’imagination ceux qui auront pris
pour argent comptant « l’hypothèse Alcor »... et auront ainsi ajouté, bien malgré eux, une dose de fantaisie à la belle affaire des
Deux-Rennes.

rennes le chateau decryptage 1

 

la comtesse

 

 

H. D’Aaron

 

 


 

Le Marquis n’était pas au parfum

Afin de poursuivre le chemin tracé par Philemon sur la page facebook « Rennes-le-Château / Compléments d’enquêtes » au sujet de l’élaboration des deux documents apocryphes nommés : « parchemins » ou « manuscrits », je voudrais, à mon tour, soumettre quelques réflexions quant à l’implication de Philippe de Chérisey dans l’opération de communication ayant suivi leur diffusion et, notamment, au sujet du rôle qu’il aura joué dans la « confection » du Petit Parchemin.

C’est dans son « Pierre et Papier » que De Chérisey donne quelques précisions, pour le moins acrobatiques, sur la composition des deux manuscrits apocryphes, explications laissant clairement apparaître, qu’à l’instar de son collègue Gérard de Sède, lui aussi n’avait « pas tout compris au film » et qu’il fut joliment instrumentalisé par le « maestro »… Pierre Plantard de Saint-Clair.

 

De fait, si certaines informations divulguées dans le document révèlent un apport personnel certain - quoique uniquement basé sur la forme -  d’autres, beaucoup plus fumeuses, mettent en évidence une méconnaissance totale de la « forgerie » initiale de P.P.S.C ainsi que des véritables méthodes de confection des documents. 

Ce qui échappe au Marquis :

D’emblée, dès le début de son manuscrit « Pierre et Papier », le divin marquis nous assène une ânerie monumentale !!!  Il indique ainsi que : « Le Document 1 (le petit parchemin) est un montage des trois évangiles synoptiques rapportant le même évènement … / … La première phrase contient une des énigmes que les exégètes ont renoncé à élucider : Jesus in Sabatto Secundo.Primo signifie « Jésus en ce jour de Sabbat Second Premier ».

Aïe ! Cela commençait pourtant bien … mais, patatras ! le Marquis se prend les pieds dans le tapis.                Certes, le Petit Parchemin est bien une synthèse des trois évangiles synoptiques concernant l’épisode du Sabbat et des épis de blé froissés… mais il ne débute absolument pas par le nom de Jésus.

rennes le chateau decryptage parchemin

Début du « Petit Parchemin »

En revanche, le Grand Parchemin, lui, débute bien par le mot « Jesus »… mais sans Sabbat.

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Début du « Grand Parchemin »

 

Il faut croire que le comédien n’a pas bien appris son texte… et sa démonstration fait flop à peine débutée. Gageons que s’il avait été le concepteur du « montage »… il n’aurait pas commis une telle bévue.

Autre chose… mais qui ne ressort pas de « Pierre et Papier ». Lorsqu’il s’efforça de tenter de faire croire qu’il était l’inventeur des manuscrits, Philippe de Chérisey indiqua qu’il avait trouvé le modèle du Petit Parchemin dans le « Dictionnaire d’archéologie chrétienne » de Dom Fernand Cabrol.

Nous savons maintenant que cela est faux… puisque le petit apocryphe fut copié sur la page 186 - en latin - du Codex Bezae produite dans le tome 1 du « Dictionnaire de la Bible » de Fulcran Vigouroux.                     
Avouons que, pour quelqu’un qui se targue d’avoir composé un fake, le Marquis manque, une fois de plus, de crédibilité.


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Page 186 du Codex Bezae dans le volume 1 du Dictionnaire de la Bible de F. Vigouroux (page 1768)

 

Bref ! Pour ce qui concerne les explications sur  le fond… zéro pointé pour Philippe Louis Henri Marie de Chérisey.

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Ce qui relève du Marquis :

Heureusement, sur le plan formel et pour ce qui relève de la fantaisie, du mystère et de l’imaginaire… Philippe De Chérisey se rattrape en beauté.

Les lettres surélevées du bon Roi Dagobert… cela doit être une invention à lui. L’astuce est simplissime, digne du Journal de Mickey mais ça marche. De Chérisey l’indique d’ailleurs volontiers en ces termes : « Le texte évangélique latin dissimule un message en français dont je ne sais trop pour quelles raisons aucun critique ni même aucun lecteur ne semble avoir découvert bien que ce soit extrêmement facile ».

Et il donne la « solution »… qui était d’ailleurs connue de tout le monde depuis fort longtemps puisque Henry Lincoln l’avait, semble t-il, « découverte incidemment » deux ans seulement après la parution de « L’Or de Rennes ».

La belle histoire de l’Oncle Henry est la suivante. Alors qu’il se trouvait  en vacances dans les Cévennes, au mois d’août 1969, s’assoupissant progressivement à l’ombre des châtaigniers pendant qu’il parcourait « L’Or de Rennes », juste avant de glisser dans un sommeil réparateur son regard distingua subitement les lettres désaxées qui formaient le message caché à la gloire de Dagobert II. Eureka !!!  L’affaire était lancée.

Sans vouloir minimiser l’intelligence et la finesse d’esprit de M. Lincoln, je dois avouer que je n’ai pas cru bien longtemps à ce scénario romanesque. Lincoln était en lien avec Gérard de Sède et la « phrase codée » aura vraisemblablement été divulguée par ce dernier… à charge pour l’Oncle Henry d’en faire la publicité.          
Mission accomplie… il nous la servira sur une belle « assiette anglaise » en 1982 !


Mais il y a mieux encore… l’explication donnée par Philippe de Chérisey dans « Pierre et Papier » au sujet de  la curieuse disposition des lignes sur le Petit Parchemin constitue, à mon sens, une preuve supplémentaire qu’il était à l’origine de la « mise en forme » du petit apocryphe. Qu’on en juge !                                                        Il indique dans son manuscrit que : « La disposition des caractères sur le Document I représente la coupe d’une montagne où la caverne du trésor est représentée par un trou presqu’inaccessible. Pourtant l’auvent qui surplombe la caverne donne INTROIBIT IN DOMUM = « il entrera dans la maison ».

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Effectivement, les mots du petit apocryphe sont agencés de curieuse façon, de manière à former des « poches » et des « couloirs » dans le texte. Comme c’est étrange… et mystérieux à souhait.

En réalité, le marquis Philippe nous présente là un exercice fort prisé de ses amis Surréalistes… un ingénieux procédé tenant à la fois de la poésie et du dessin nommé Calligramme.

Guillaume Apollinaire en fut l’un des plus talentueux utilisateurs, et celui qu’il dédia à son ami Picasso présente une troublante analogie avec le « Petit Parchemin ».

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Le pataphysicien Philippe de Chérisey puisait à de bonnes sources, et il poussa même la plaisanterie jusqu’à ajouter au « calligramme de la montagne coupée » un acrostiche très révélateur puisque les quatre lignes de fin du parchemin se terminent en formant le mot…SION.

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Calligramme… en acrostiche 

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Acrostiche en SION


Le marquis était là dans son élément, et il donna la pleine mesure de son talent… sans cependant avoir compris le but de sa poétique composition.

Car, n’en doutons pas un seul instant… ni Gérard de Sède, ni Philippe de Chérisey n’avaient en main toutes les cartes du jeu de Pierre Plantard de Saint-Clair.


Un jeu dont les Reines sont, tour à tour, noires ou blanches et dont les As ne sont pas encore tombés.

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rennes le chateau decryptage parchemin  Aronnax, 12 septembre 2020

 

 

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