Voici quelques documents entre
autres la saisie des biens de
l'abbé
Bigou,
curé de Rennes le Chateau.

 Le diable de Rennes le Chateau
 Procès verbal d'érection du chemin de croix de l'église de Cassaignes écrit de la main de l'abbé Gélis curé de Coustaussa.

17 Janvier Annonces Avant Saunière Avens Chateaux Chercheurs Croix
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Pays de Couiza est le site des 24 communes du territoire, dans l'Aude, ou se situe Rennes le Chateau, Rennes les Bains, et les autres...
Le Centre de Tourisme Equestre de Blanchefort à Cassaignes 

 

Gisor, Rennes le chateau. sous le signe..

Voyage de rennes le chateau à rabouillet-sournia

La tour magdala en Belgique

Louis Bertram LAUWRENCE

De Monfreid à Leblanc en passant par Fleury

Quand Gérard de Sède modifiait la scène de crime.

Testament du seigneur Renne Chateau

Documents fournis par Jacques Rivière

Documents fournis par Julio

Document André Salaün

Le parchemin sot pêcheur

Cartes anciennes fournies par Julio

Les parchemins

Nostradamus et Alet les bains

Extrait de naissance de Henry Boudet

Rennes le Château le rapport Cholet

Document Jdrouen : La carte de Jérusalem

De Louis Fouquet a son frère le surintendant

Saisie des biens de l'abbé Bigou

Rennes le Château Quelques dates importantes

Documents René Descadeillas - Alain Feral

Cadastre des Pontils

Doc Gélis curé de Coustaussa et de Cassaignes

Etude sur Boudet

Plan de l'époque des constructions

La venue des 1ers chrétiens dans la région de RLC

Les moines de Boulbonne

Carte postale adressée à Saunière

Visite du temple

Le presbytère de Rennes le chateau



Gisors, Rennes-le-Château… sous le signe des Gémeaux

A l’instar de beaucoup de chercheurs s’intéressant à « l’affaire des Deux Rennes », je n’ai découvert le livre de Gérard de Sède : « Les Templiers sont parmi nous »… que bien longtemps après avoir lu son fabuleux : « Trésor maudit de Rennes-le-Château ».

Cette approche, allant à l’encontre de la chronologie, m’avait laissé une drôle de sensation de « déjà vu »… ou, pour être plus exact, de « déjà lu ».

Cependant, à première vue, même si les deux ouvrages traitaient de la découverte d’un formidable trésor, rien dans le déroulé des faits qui étaient développés avec talent, par la plume virevoltante de De Sède, ne permettait, d’emblée, de faire un rapprochement entre les deux histoires.

Et pourtant… en milieu de livre, à la page 195 des « Templiers… », version livre rouge de chez « J’ai lu », un chapitre n’était-il pas intitulé « Jumelage avant la lettre » ?

Bien sûr, dans ce passage particulier, ce sont les villes de Paris et Gisors qui étaient mises en parallèle mais… connaissant de Sède et surtout son « commanditaire », Pierre Plantard de Saint-Clair, ce « message subliminal » méritait tout de même d’être pris en considération.

D’autant qu’un autre chapitre de la deuxième partie de ce livre « fondateur » portait également un titre évocateur… « L’Epée et l’Echiquier ».

Ah ça ! Il m’en aura fallu du temps et des relectures pour « percuter » une fois pour toute et comprendre que, dès 1962, une partie de la « procédure » et des « clés » destinées à déchiffrer les messages cachés dans les deux « parchemins » de l’affaire de Rennes était déjà évoquée dans l’affaire de Gisors… telle que vue et présentée au travers du « prisme Plantardo-Sédien ».

C’est Michel Laflandre, au fil de deux articles, aussi bien argumentés que joliment écrits, parus dans les numéros 6 et 7 de l’éphémère revue « Eldorado Quest » qui, le premier, aura détecté cette analogie curieuse entre les deux affaires… si bien racontées par Gérard de Sède.

Mais son analyse, brillante au demeurant, est avant tout axée sur les similitudes formelles et littéraires qu’il avait relevées à la lecture des deux ouvrages. Ainsi, par exemple, il compare dans son étude le Bézu du Razès à celui du Vexin, et le Nicolas Poulain (prisonnier de Gisors) à Nicolas Poussin (le peintre « arcadien »). Cela, à mon sens, relève de l’anecdote voire de la coïncidence. En revanche, il pointera du doigt, à juste titre, les similitudes de « fonctions religieuses » des deux « héros » de la quête ainsi que la ressemblance de noms des abbés Bourdet et Boudet.

Reconnaissons-le une fois pour toute, le travail de ce chercheur, sérieux et rigoureux, fut capital dans notre approche du sujet.

Mais, pour ma modeste part, je me suis plutôt attaché à mettre en évidence, dans les deux ouvrages précités, les analogies thématiques relevant du symbole ainsi que d’une certaine construction à vocation « initiatique ».

Et c’est sur les conseils avisés d’un Hermétiste…, Philalethe fort érudit mais également fin connaisseur de l’énigme des « Deux Rennes », que j’ai repris tout à zéro, relisant les trois livres constituant le triptyque de Gérard de Sède mais, cette fois-ci,  avec un regard autre et une approche différente.

Il était nécessaire, pour évoluer sur la « Voie Droite », de considérer que les belles affaires de trésors, évoquées dans les ouvrages de De Sède, ne constituaient  qu’une « Matière Première », au sens Alchimique du terme, c’est-à-dire une base concrète et historique destinée à être « sublimée » dans une Opération allant au-delà de la simple recherche matérielle de richesses et visant à atteindre un autre but…

Pierre Plantard de Saint-Clair ne désirait, au travers d’un message transmis sur fond de « belles histoires » et d’une méthode « Hermétique » bien particulière, que retrouver une forme de la Tradition Primitive Occidentale qui s’était perdue au fil du temps.

Lui prêter des visées politiques alambiquées, des délires mégalomaniaques ou, pire, des choix déterminés par de sordides combinaisons financières serait, selon moi, méconnaître une facette importante de sa personnalité… voire salir sa mémoire.

De fait, il fallait le regard "décalé" et la lecture à double-sens d'un Hermétiste pour comprendre la "construction"mythique ,patiemment élaborée par Pierre Plantard de Saint Clair et brillamment mise en scène par le talent de Gérard de Sède.

Si je n’ai pas, bien évidemment, totalement compris et assimilé le « message » contenu dans les deux livres de Gérard de Sède (je ne désespère d’y parvenir un jour…), j’y ai tout de même décelé un certain nombre d’analogies thématiques et de similitudes symboliques qui m’ont convaincu que ce « jumelage avant la lettre » avait été longuement pensé, patiemment préparé et bellement « mis en musique » par les trois Artistes puisque, ne l’oublions pas… Philippe de Chérisey s’était invité à la fête en cours de route.

Ce sont ces analogies et correspondances que je vous propose de comparer, au travers d’un tableau synoptique qui, quoique lapidaire dans la forme… établit de manière nette et précise un « processus de construction » similaire et parallèle entre deux « affaires », à première vue pourtant totalement différentes par leurs contextes et leurs époques.

Et c’est bien grâce à ce génial dispositif que le montage pourra, dès lors, être adapté au-delà de l’espace et du temps, en fonction de secteurs géographiques et de faits historiques, minutieusement choisis et préparés à l’avance, pour « supporter » ou « matérialiser » l’Idée et la volonté du concepteur principal de toute cette opération… Pierre Plantard de Saint-Clair.

On pourra m’objecter, à juste titre, que le troisième volet du triptyque de Gérard de Sède… « La race fabuleuse » n’est pas pris en compte dans cette étude. C’est exact… d’autant que quelques thèmes majeurs figurant dans mon tableau y sont aisément décelables.

Néanmoins, par souci d’honnêteté intellectuelle et de rigueur dans l’exposé de mes pauvres hypothèses, je n’ai pas voulu inclure ce livre dans mon travail comparatif.

Tout simplement parce qu’il est manifeste que, dès 1973, Gérard De Sède s’était finalement détaché de la « tutelle » de Pierre Plantard de Saint-Clair et que, de fait, bien que poursuivant une voie similaire, son dernier opus sur Stenay et les Mérovingiens demeure bien moins « impacté » par les thématiques récurrentes que j’ai identifiées dans ses deux premières œuvres. 

Il est, par contre, assez curieux et intéressant de noter que De Sède, bien que faisant de nouveau « cavalier seul », fut en fin de compte (quoiqu’il s’en défende dans son dernier ouvrage « Rennes-le-Château, le dossier… »), totalement imprégné par l’ambiance créée par Pierre Plantard de Saint-Clair et définitivement marqué du sceau des Mérovingiens.

Il suffit, pour s’en convaincre, de lire : « Du trésor de Delphes à la tragédie Cathare », paru chez Pygmalion en 1976. On y retrouve, pêle-mêle, mentions de l’ascendance  « divine » des Celtes Bituriges… les « Rois du monde »,  des Troyens et des fils de Brennus… ancêtres des Mérovingiens,  d’un dépôt antique caché dans une tombe et proclamant la « mission divine » des descendants de Mérovée, d’une société secrète gardienne de la Tradition millénaire etc… etc…

Gérard de Sède, quoiqu’il en dise, avait bien été atteint du « Mal de Rennes »…

On ne côtoie pas le Grand Monarque, ne serait-ce que quelques années seulement, sans y laisser un peu de son âme.

 

Aronnax ,  juin 2017

rennes le chateau

 

« Maître Parfait » de la chapelle Saint-Clair – Eglise de Gisors

 

 

 

Gisors

 

Rennes-le-Château

 

Observations

 

Date parution premier opus

 

« Les Templiers sont parmi nous » Julliard - 1962

 

« L’Or de Rennes… »
Julliard - 1967

 

L’édition de « L’Or de Rennes » par le « Cercle nouveau du livre d’histoire » est datée du… 17 janvier 1968.

 

Héros Religieux

 

Roger Lhomoy – Ancien Sacristain prétendant avoir reçu les « ordres mineurs »

 

Bérenger Saunière – Prêtre

 

Les deux « héros » auraient découvert leur « trésor » en pratiquant des fouilles clandestines, la nuit.

 

Prêtres écrivains

 

Abbé Alexandre Bourdet auteur du manuscrit « Remarques sur l’histoire de Gisors »

 

Abbé Henri Boudet auteur de
« La vraie langue celtique »

 

Le « livre » de l’abbé Bourdet, de Gisors, se trouverait dans des « archives privées »… GDS « aurait » pu le consulter !!!
Il semble, une fois de plus, qu’il s’agisse d’un apocryphe.

 

 

Clés et techniques de déchiffrement

 

Page 57. Titre du chapitre « L’épée et l’échiquier »

Indication très importante… et valable pour les deux livres de GDS

 

Dans « L’Or de Rennes… » Gérard de Sède indique que le déchiffrement nécessite un échiquier (p.112).

Le mot-clé « Mortépée » ne sera « dévoilé » que plus tard.

 

Dans « Les Templiers… » GDS explique que « la technique du déchiffrage est assez complexe ». Elle est en fait incompréhensible et jamais il ne l’expliquera.

Dans « L’Or de Rennes… » il indique simplement que les parchemins sont codés… laissant à Henry Lincoln, plus tard, le soin d’en dire un peu plus.

 

 

Anagrammes

 

Les lettres de la série d’inscriptions latines présentes dans la Tour du Prisonnier et l’église de Gisors doivent être permutées pour que le « code secret » soit valablement appliqué au moyen du « carré de 5 ».

 

Les lettres formant l’épitaphe (supposée) de la stèle de Marie de Nègre d’Ables doivent être mélangées pour que la phrase « Bergère… » soit décryptée au moyen du code « mortépée/saut du cavalier ».

 

Page 258 des « Templiers…» GDS indique : « La renaissance lança pour deux siècles la mode de l’anagramme ».

PPSC et GDS fixent ici la base de leur procédure de codage… une fois pour toutes.

 

 

Supports de décryptage funéraires

 

C’est grâce au « gisant » gravé près de la phrase latine de la Tour du Prisonnier et au « transi » sculpté « à l’envers » dans l’église de Gisors que le code peut-être appliqué.

 

C’est grâce à l’épitaphe de la pierre tombale de la Marquise de Blanchefort que le code secret des parchemins peut-être mis en place.

 

Le « Transi » sculpté de l’église de Gisors se trouve dans la
chapelle Saint- Cler… ou Saint-Clair !

Le poète du XVII° siècle Antoine d’Orival, cité par GDS, nommerait dans l’un de ses écrits, le transi de Gisors « Maître Parfait ». C’est trop beau pour être vrai… je pense que cet Antoine d’Orival n’est qu’une invention (de plus) préfigurant les « Dossiers Secrets »

 

 

 

Carrés Magiques

 

 

Page 147 des « Templiers… », première mention (avec croquis) du « Carré Sator ».

 

Ce carré entre obligatoirement dans le déchiffrement des messages secrets de Gisors selon PPSC.

 

 

Page 134 de « L’Or de Rennes… » GDS évoque la représentation par Eugène Stublein de la tête de « Saint Dagobert » supportant sur son occiput un carré magique.

 

Explication de l’utilisation du carré magique donnée par PPSC dans le chapitre annexe des « Templiers… » « Point de vue d’un Hermétiste ».

Le « carré Sator » ne sera pas évoqué dans « La race fabuleuse » mais repris par J.P Deloux et J. Brétigny dans le chapitre « Le trésor occulte de Stenay » paru dans l’encyclopédie « L’Inexpliqué » (Atlas-1982).
 
Jean-Luc Chaumeil, dans son « Trésor du Triangle d’or » ne manquera pas d’évoquer à la fois le carré Sator et l’acronyme ALCOR.
 

 

 

 

Reines Blanches

 

GDS débute son livre sur Gisors en évoquant la légende d’une Reine Blanche assiégée dans le château de Gisors.

Dans le chapitre « Les amants de la Reine Blanche » il indique qu’il y eut à Gisors une Reine Blanche : Blanche de Navarre

Enfin, il fait de Poulain, le prisonnier de la tour, l’amant de Blanche d’Evreux.

GDS, à la page 14 de « L’Or de Rennes… » met en parallèle les sources et résurgences de la région et la vénération des Dames Blanches et Vierges Noires.

A la page 61 il évoque la « divinité familière de la mythologie gauloise », la Reine Blanche gardienne des mines abandonnées.

Dans les pages 64 à 67 sont citées, à plusieurs reprises, Blanche de Castille et Blanche de France

Charles Nodier, souvent cité dans « Les Templiers », mentionne une « Tour de la Reine Blanche » près de la cascade du Bézu, près de Gisors, dans son livre « Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France »..
Le chapitre « Les amants de la Reine Blanche » dans le livre « Les Templiers… » débute par la citation
« Ad lapidem currebat olim regina »
la « geste » lupinienne est, dès lors, amorcée (cf. reprises de Chaumeil et Ferté).

 

 

 

 

Déesses Mères

 

Isis apparaît à la page 105 des « Templiers… ». Son mythe sera largement développé avec celui de Demeter dans le chapitre : « Géologie des Dieux ».

Page 247, GDS évoque Gisors comme « un sanctuaire réservé aux initiés, aux amants d’Isis ».

Page 249, titre du chapitre : « Isis, tu es cachée dans le Vexin ».

 

Dès la page14 de « L’Or de Rennes », dans le passage où est évoquée l’Arcadie, GDS indique, en désignant Rennes-les-Bains, « Dans le village même, où fut exhumée une statue d’Isis ».

Il reprend ce thème à la page 59 en affirmant que « la région fut peuplée de bonne heure, comme en témoignent la statue d’Isis et les inscriptions votives à la Mère des Dieux… »

Dans « Les Templiers.. » GDS cite Elias Schadius qui, dans son livre « De Dictis Germanis » indique : « Isis, la vierge dont est né un fils ». En fait, Elias Schadius est cité par Fulcanelli dans « Le Mystère des Cathédrales »… mais on ignore tout de lui.

L’anagramme « fondateur » de la phrase gravée par Poulain, le prisonnier de Gisors (amant de la Reine Blanche) O MATER DEI MEMENTO MEI donne…
AMO DEMETER ENIM TIMEO et signifie « j’aime Demeter car je la crains ».

Tous les autres déchiffrements, par anagrammes, des inscriptions de Gisors évoquent Isis.

 

 

Cités du « Chariot »

 

Un des chapitres finaux des « Templiers » est intitulé « Le château des trois chariots ». GDS et PPSC indiquent que le plan du château de Gisors fut conçu en fonction des constellations de l’Ourse.

Gisors est véritablement « édifiée » en Demeure Philosophale avec un plan cosmique défini.

 

Dans « L’Or de Rennes », GDS indique que le nom de Rennes-le-Château dériverait selon certains du mot wisigothique « Rheda » qui signifie « chariot » (page 59)

 

Le fait pour les auteurs  de vouloir établir une connexion, un lien, entre une cité terrestre et une constellation céleste procède de la Loi de Correspondance propre à l’Hermétisme
qui proclame que « ce qui est en bas et comme ce qui est en haut ».

Les fonctions « cosmiques » de Gisors et Rennes-le-Château sont définies par leur connexion avec la Polaire.

 


Quand Gérard de Sède modifiait une scène de crime ou… les bijoux imaginaires !

A la suite des récentes (et passionnantes) informations de Patrick Mensior au sujet du dépôt vraisemblablement découvert par Bérenger Saunière dans la périphérie de son village, j’avais entrepris de recenser les divers bijoux offerts par le prêtre de Rennes-le-Château ou par Marie Dénarnaud à certains membres de leur entourage proche, objets précieux qui pouvaient apparaître au fil de la littérature abondamment produite sur le sujet.

A l’instar d’autres chercheurs j’ai donc un jour, bien imprudemment, évoqué l’histoire développée par Gérard de Sède dans son livre « Signé Rose-Croix » (me semble t-il… car je ne possède pas cet ouvrage) et relative aux « bijoux wisigoths » prétendument offerts à une certaine Georgette Roumens-Talon par « sa sœur de lait » Marie Dénarnaud.

C’est à la suite de la communication de l’article du journal « France-Soir » concernant cette affaire par l’une des « mémoires de Rennes-le-Château », Jean Brunelin, que j’ai décidé de « sécuriser » cette information me paraissant sujette à caution et d’en apprendre un peu plus sur ce sujet précis. 

Je me suis donc lancé dans une enquête minutieuse, dont je vous passe les détails.                        
Au terme de celle-ci, mes recherches et vérifications successives ont permis d’établir ce qui suit.

Georgette Talon était une « fille de l’Aude ». Née à Quillan en 1909, particulièrement douée pour les études, elle obtint son baccalauréat à 16 ans et décida de devenir docteur en médecine.                     
La parité en 1925 n’était qu’un joli rêve… elles n’étaient que cinq « filles » à la faculté de médecine en ce temps là. Mais, les événements changèrent le cours de sa vie et les espoirs de devenir médecin de Mademoiselle Talon prirent fin lorsqu’elle tomba éperdument amoureuse de celui qui allait devenir son mari, Georges Roumens. Ils se marièrent, vécurent à Carcassonne et, de leur union, naquirent deux enfants… une fille et un garçon.

La personne qui m’a gratifiée de sa confiance en me racontant la belle histoire de Georgette n’est autre que sa petite-fille. La qualité et la sincérité de son témoignage, vous l’aurez compris, sont le gage d’authenticité des informations que je vous livre dans leur intégralité.

A Carcassonne, Georgette Roumens-Talon, qui travaillait dans une galerie d’art de la Cité,  continuait d’avoir une activité intellectuelle très riche. Toujours préoccupée de littérature, d’art et de culture, Madame Roumens-Talon était une grande amie de Joe Bousquet, le poète et écrivain audois, héros de la Grande-Guerre, gravement blessé au Champ d’Honneur et condamné à « l’horizontalité perpétuelle» dans sa chambre de la rue de Verdun à Carcassonne. C’est lui qui la surnommera affectueusement « Geo », puisque Madame Roumens-Talon n’aimait pas le prénom de « Georgette » qui lui avait été donné.

Chez Joe Bousquet, elle rencontrera, à de nombreuses reprises, André Gide, Dali, Aragon et Elsa Triolet, cette dernière ayant, quant à elle, trouvé un autre surnom à Georgette… « La Dame de Carcassonne ».

C’était un véritable « salon littéraire et artistique » qui se tenait à cette époque dans la chambre du      53 rue de Verdun à Carcassonne. Très liée à Joe Bousquet, Georgette Roumens-Talon entretiendra avec lui une correspondance régulière s’étalant sur vingt années.

Georgette Roumens-Talon fut également amie de l’historien du Catharisme René Nelli et de l’écrivain Roger Peyrefitte qui repose au cimetière d’Alet.

Les parents de Madame Roumens-Talon avaient acheté le « château » de Belvianes, près de Quillan. Dans sa famille, ce château avait la réputation d’avoir appartenu à une célèbre cantatrice du nom de… Emma Calvé et avoir été bâti sur un ancien domaine wisigoth. Cette ancienne demeure n’a cependant rien à voir avec le château de Cabrières en Aveyron, je le précise à toutes fins utiles.                                                                                                                                
Ces petits détails prendront néanmoins toute leur importance par la suite, il convient de le signaler.

Bref ! Une femme de caractère, libre avant les autres… grande voyageuse, intellectuelle… mais aussi très croyante, humaniste et soucieuse du bien-être de ses concitoyens.

À l’automne de son existence, divorcée et ayant quitté sa région natale, Georgette Roumens-Talon vivait au 77 rue des Plantes dans le 14° arrondissement de Paris. Elle s’occupait d’humanitaire dans l’association « Frères des hommes » où elle tenait le poste de secrétaire si l’on en croit l’article de presse du journal France-Soir relatant les circonstances de sa mort.

Précisément, c’est cet engagement au service des autres qui fut, indirectement, à l’origine de son décès puisqu’elle fut assassinée, le 28 août 1974, par l’un de ses collègues de l’association.

Un homme qui, pris subitement d’un accès de folie meurtrière, mit violemment fin à ses jours sans aucune autre explication qu’un état de démence passager dû, si l’on se base sur le rapport de Police rédigé sur le moment,  « à une surcharge de travail ».

Il n’y eu pas d’enquête poussée, pas d’interpellation non plus car le meurtrier se suicida, sitôt son crime accompli.

L’homicide, on le voit, n’était donc pas crapuleux et, pour en revenir à notre affaire, l’hypothèse des bijoux comme mobile du crime s’en trouve, de fait, caduque... pour ne pas dire fantaisiste.                  
La suite de mon récit se chargera de l’évacuer complètement.

Car c’est bien maintenant qu’il faut en revenir à l’histoire que nous raconta Gérard de Sède dans sa troisième version de « l’affaire Saunière »… à savoir son livre « Signé Rose+Croix ».

Georgette Roumens-Talon n’était pas la « sœur de lait » de Marie Dénarnaud puisque les deux femmes avaient… 41 ans de différence d’âge. Par la force des choses, elle n’aura donc jamais reçu de bijoux de la part de la vieille dame. Il va sans dire que, dotée d’une grande droiture morale et d’une éthique de vie irréprochable, jamais elle n’aurait accepté, si le cas se fut produit, de tels cadeaux.                             
Mieux que cela, elle n’est jamais allée à Rennes-le-Château et n’a vraisemblablement jamais entendu parler de Bérenger Saunière.

Mme Roumens-Talon n’a jamais rencontré Gérard de Sède, ni à Paris… ni ailleurs, pas plus en 1962 pour lui exhiber des bijoux que plus tard et cela pour une bonne et simple raison… elle ne le connaissait pas.

 

Bien sûr, l’écrivain « jouait sur du velours » en publiant ses « révélations » dans un livre édité en 1977 alors que l’intéressée était décédée trois ans plus tôt. De la même façon, l’action publique ayant été éteinte « de facto » avec le suicide du meurtrier et l’enquête de Police réduite à son minimum, aucun document n’aurait pu être retrouvé aux archives de Palais de Justice au terme des délais autorisant la consultation des pièces de procès. Les services de Police parisiens détruisant quant à eux leurs procédures au bout de 10 ans… comme disent les pages roses du dictionnaire : « Is fecit cui prodest ».

Cela ne vous rappelle rien comme procédé ? Personnellement, j’y trouve une étrange analogie avec l’affaire du « Serpent Rouge », ce texte attribué à ces trois auteurs… bizarrement décédés par pendaison sitôt leur manuscrit déposé à la Bibliothèque Nationale le 20 mars 1967.

En fait, les vrais dépositaires du document (suivez mon regard !) avaient antidaté celui-ci après l’avoir attribué à trois désespérés qui, bien que ne s’étant jamais rencontrés, s’étaient effectivement suicidés les jours précédents. Les rusés faussaires avaient vraisemblablement récupérés les identités des morts, soit en parcourant la rubrique nécrologique parisienne, soit en ayant obtenu des informations d’une personne bien renseignée à la préfecture de Police.

Ce procédé, manquant certainement d’élégance, s’était révélé pourtant d’une redoutable efficacité, il faut bien le reconnaître… De Sède le reprit à son compte.

Je suis désormais persuadé que Gérard de Sède, journaliste fréquentant maintes salles de rédaction et ne manquant pas de relations bien informées, aura eu rapidement vent du meurtre de Georgette Roumens-Talon et, au vu de sa région d’origine, s’y intéressa particulièrement.

Fort des renseignements obtenus par les enquêteurs ou auprès de témoins, il n’avait plus alors qu’à transposer certains éléments du tragique événement à son scénario… en « améliorant » la réalité des faits au détriment de la vérité… bien évidemment.

louis

 

 

Il faut dire que la victime, du fait de sa personnalité particulière, constituait une « proie » idéale pour un écrivain aimant, parfois, prendre des libertés avec la réalité.

Native d’un village de l’Aude proche de Rennes-le-Château à une époque « clé » (début du 20° siècle), ayant fréquenté d’illustres personnages mais, mieux que cela, ayant vécu dans une demeure  prétendument occupée un temps par Emma Calvé et construite sur des vestiges wisigoths… la tentation était trop forte. Nul doute que l’enquête d’environnement à laquelle Gérard de Sède se livra avant d’écrire son livre le décida à  prendre à son compte le sinistre fait-divers pour l’intégrer dans son histoire.

Pas très élégant comme je l’indiquais précédemment… et risqué aussi. La fille de Georgette Talon n’apprécia pas du tout que le nom de sa mère soit associé à un scénario aussi extravagant. Elle songea même à déposer plainte contre De Sède par l’intermédiaire de la Société des Gens de Lettres.

Gérard de Sède avait « brodé » et inventé certes… mais ses élucubrations ne relevaient pas des chefs de diffamation ou d’injures à la mémoire des morts. Un avocat, ami de la fille de Georgette, estima, à juste titre, que la procédure ne pourrait aboutir et l’affaire en resta donc là.

On pourrait, au terme de nos réflexions, considérer que la récupération, la modification puis l’intégration de cette triste affaire judiciaire dans le cadre de l’énigme de Rennes-le-Château relève de l’habituelle « technique plantardienne » consistant à agréger des personnages et des faits réels dans une construction mythique… mais, sur ce point précis, il faut reconnaître que Pierre Plantard de Saint-Clair fut totalement étranger à la manœuvre.

En 1977, date de sortie du livre « Signé Rose-Croix » où le nom de Georgette Roumens-Talon fut cité la première fois et associé à de prétendus « bijoux wisigoths », Gérard de Sède et Pierre Plantard étaient brouillés… des enfants de la perfide Albion venaient d’entrer dans la course, semant la zizanie au passage.

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Alors… oui, mon sentiment est que Gérard de Sède ne sort pas grandi de cette affaire. On a souvent critiqué les libertés  qu’il prenait avec la réalité des faits historiques et sa propension à les ajuster en fonction de la direction qu’il souhaitait donner à ses récits et au message qu’il voulait faire passer.

Je suis certain qu’il ne connaissait pas la vraie personnalité de Mme Georgette Roumens-Talon car, pour peu qu’il se fut penché sur sa vie, je pense que, non seulement il se serait abstenu d’instrumentaliser sa mort dans un but littéraire mais encore, connaissant son intérêt pour les « belles personnes » aux parcours extraordinaires, il aurait fait un reportage à sa mémoire car, honnêtement, cette Grande Dame le valait bien.

Gérard de Sède était un écrivain mais aussi un humaniste qui a su prendre des risques, à certaines époques de sa vie, pour défendre ses idéaux. Le triste faux-pas qu’il a commis en associant la mémoire d’une femme d’exception à l’un de ses « romans-historiques » n’est pas à son honneur, certes, mais il ne doit pas occulter son parcours, lui aussi, hors du commun.

J’espère avoir l’occasion, une autre fois, de raconter l’histoire d’un restaurateur du Sud-Ouest auquel, un beau jour, par son talent et sa générosité, Gérard de Sède aura rendu un fier service.

On pourra alors justement considérer que, cette fois-là… il est passé en faisant le bien.

 

Aronnax – Mars 2017


Louis Bertram LAWRENCE… un Frère d’Amérique ?

Il y a plusieurs courants, plusieurs tendances parmi les chercheurs qui « planchent » sur l’énigme des deux Rennes.

C’est d’ailleurs ce qui fait toute la richesse de ce Grand Mystère et qui le différencie de toutes les histoires de trésors dont notre pays est si riche.

L’énigme du « trésor de Rennes le Château » est unique car elle agrège une série d’éléments et d’évènements disparates et hétérogènes, matériels et spirituels, historiques et légendaires, qui se déroulent et s’enchevêtrent sur une longue période de temps et un petit espace terrestre.

Il s’agit en l’occurrence d’une alchimie compliquée, à laquelle vient s’adjoindre, pour encombrer l’affaire, un lot de mystifications et d’escroqueries diverses, gentiment dispersées par des « initiés » plus soucieux de brouiller les pistes où ils se sont perdus que de rétablir un semblant de cohérence dans le dispositif. Bref ! Pour les chercheurs sérieux… la tâche est plutôt rude.

A titre personnel, j’ai choisi de remonter la piste Arcadienne. Pourquoi ? J’aime bien Virgile qui était un Celte comme moi (enfin je le crois) ; les descriptions des paysages de la Grèce primitive et la geste de ses pasteurs me fait rêver. Je trouve le mythe d’Arcas et Callisto très beau aussi…

Pourtant, bien qu’on le cite à tous propos, Virgile n’a évoqué l’Arcadie des Pélasges que dans la         X° bucolique, ce qui lui donne bien peu de crédit dans l’affaire et le place, de fait, en terme de référence à cette thématique précise, loin derrière les écrivains qui ont traité des deux Rennes.

Et puis j’ai vu le tombeau des Pontils pour la première (et la dernière fois) en 1989… ce qui ferait presque de moi un vieux connaisseur de l’affaire si l’on s’en tenait simplement à la vision des « reliques ».

Enfin, plus sérieusement, je reste convaincu que le thème de l’Arcadie revêt une importance symbolique et historique importante dans l’affaire qui nous occupe. C’est à ce titre que je m’attache, depuis très longtemps, à explorer toutes les facettes du mythe arcadien dans le Razès et à enquêter minutieusement sur tous les « acteurs » de l’énigme s’étant occupés à l’évoquer au fil des âges.

Lege, lege, relege, ora, labora et… invenies. J’ai fait mienne cette belle devise des Alchimistes et j’ai donc beaucoup lu et relu, médité plutôt que prié et enfin beaucoup travaillé… mais, à ce jour, je n’ai rien trouvé… enfin rien d’extraordinaire.

Mais, parfois, au fil des lectures, des recoupements et des renseignements glanés ici et là sur le forum des chercheurs des pistes se sont révélées praticables ; je les ai suivies et certaines m’ont permis de faire de petites découvertes… je vous en livre donc une.

 

Le tombeau des Pontils

Le tombeau des Pontils m’a toujours intrigué de par sa ressemblance frappante (et voulue) avec la seconde version des « bergers d’Arcadie » de Nicolas Poussin.

Ayant appris qu’il était situé à 250 mètres du méridien de Paris, son aspect voulu en fonction d’un tableau du XVII° prenait pour moi une dimension encore plus énigmatique. J’ai donc « creusé » le sujet et  la suite de mes investigations n’a fait que me conforter dans l’idée qu’un plan déterminé avait présidé à sa construction ou, du moins, à sa réhabilitation.

 

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pontils

Tombeau des Pontils avant sa destruction

Michel VALLET, dans son monumental « Histoire du trésor de Rennes le Château », ouvrage de référence de tout chercheur sérieux, donne de sérieuses indications  au chapitre « Les monuments de Peyrolles », (pages 400 à 426), à la fois sur le tombeau des Pontils et sur Louis Lawrence.

Je ne rentrerai pas dans les détails concernant le tombeau proprement dit, même si beaucoup de points restent à éclaircir concernant notamment son origine et son aspect premier, mais m’attacherai plutôt à la personnalité de celui qui sera à l’origine de son « remaniement » à la mode Arcadienne,                   Louis Bertram LAWRENCE.

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Louis Bertram LAWRENCE – 1884 / 1954

 

Louis Bertram LAWRENCE est né le 25 octobre 1884 à Hartford, Connecticut, U.S.A.

Son père Laurence M. LAWRENCE n’était pas de nationalité hollandaise, comme il a souvent été indiqué, mais né à Amsterdam où ses parents séjournaient momentanément, ainsi que l’atteste la mention figurant sur une demande de passeport effectuée à Cincinnati par Louis Lawrence en 1917.

De la même manière, Laurence M. Lawrence n’a jamais été membre de l’ordre des « Skull ans Bones », ainsi qu’il est mentionné dans un article de Thierry Garnier du Mercure de Gaillon (au demeurant très intéressant et fort bien documenté hormis cette erreur d’interprétation), l’individu apparaissant sur le registre : « Yale’s Skull ans Bones society members » faisant état d’un certain LAWRANCE (avec un A) Thomas Gardner.

.Ceci relevant de l’anecdote, attachons-nous plutôt à chercher ce qui a amené Louis Lawrence à se rendre en France… puis à y séjourner jusqu’à sa mort en 1954.

Il semble, tout d’abord que ce ressortissant américain ait passé une partie de son enfance dans notre pays ; c’est en tout cas ce qui ressort de l’examen de la demande de passeport précédemment citée et effectuée le 10 décembre 1917. Il est précisé sur ce document que Louis B Lawrence a résidé hors USA, en France de 1894 à 1912 et à Montréal (Canada) de 1912 à 1913.

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On ne peut malheureusement pas déterminer les endroits où Louis Lawrence s’est rendu ou a vécu de 10 à 28 ans.

Néanmoins, dans un document de mobilisation de la première Guerre mondiale établi le 2 octobre 1918 par le Vice Consul US de Panama, Louis Lawrence indique avoir effectué son service militaire « dans la Légion Etrangère, en France, durant 3 années, avec le grade de Sous-lieutenant ».

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Début de la fiche de recensement – Identité du demandeur

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Mention de l’engagement dans la Légion Etrangère

On peut noter qu’il est précisé, à l’alinéa  9, que l’intéressé, âgé au moment de l’établissement du document de 33 ans, se déclare « soutien de famille pour sa mère et sa grand-mère » et demande, pour ce motif, à être exempté de service.

Dans une seconde fiche de recensement, constituée cette fois-ci au Venezuela par le Vice Consul américain, mais non datée (Louis Lawrence se disant âgé de 34 ans, l’acte doit donc avoir été rédigé dans le courant des années 1918-1919), l’intéressé déclare, de nouveau, demander une exemption de mobilisation pour « invalidité physique et soutien de famille ». La fiche signalant, comme incapacité physique : « double hernie crurale et problèmes cardiaques (irregular heart action) ».

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« physically disabled and only support of mother »

 

« Double crural hernia and irregular heart action »

Bien que de peu d’importance dans le sujet qui nous occupe, ces deux motifs d’exemption avancés par Louis B. Lawrence prêtent à interrogation dans la mesure où, le 5 juin 1917, c'est-à-dire lors de son premier recensement dans le cadre de l’engagement des USA dans la première Guerre Mondiale, Lawrence indique, à Louisa dans le Kentucky, ne pas réclamer d’exemption mais, également, ne pas avoir effectué de service national.

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« What military service have you had ? None – Do you claim exemption : No »

Ces « anomalies » sont doublées d’un gros mensonge puisque Louis B. Lawrence indique, lors de l’établissement du document, comme date de naissance le 25 octobre 1887 et comme âge 29 ans alors qu’il est né en 1884 et a 33 ans en 1917.

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Age : 29 – Date de naissance : 25 octobre 1887

Pour quels motifs ment-il sur son âge et sur ses états de service à ce moment là ? Reportons-nous à cette époque et considérons que cette façon d’agir relevait plus d’un comportement délibéré avec une réelle prise de risques que d’un manque de patriotisme avéré de la part d’un homme ayant servi trois ans dans la prestigieuse Légion Etrangère.

En tout état de cause, cette réaction restera un mystère pour l’instant, faute de documentation plus précise sur l’individu.

Bref ! À ce stade de nos investigations nous ne sommes guère avancés… nous pouvons simplement constater que le personnage est ambigu et donne sciemment, à un moment donné, de fausses informations aux services administratifs qui procèdent au recensement des jeunes américains destinés à servir sous les drapeaux, avec toutes les conséquences fâcheuses que ce mensonge pourrait avoir si le subterfuge était découvert.

Poursuivons donc dans un cadre plus en rapport avec notre sujet principal… la venue de Louis Bertram LAWRENCE dans le Razès.

Premier indice intéressant, le 27 janvier 1919 à Cincinnati, Louis Lawrence obtient un passeport afin de se rendre en France et en Algérie afin « d’organiser une compagnie pour exploitation de mines de cuivre et de fer ». Le départ aura lieu à New-York le 8 février 1919.

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« To organize company for exploitation of copper and iron mines »

Nous ne savons pas où cette exploitation a eu lieu… mais une petite idée commence à germer dans notre esprit car le passeport était valide jusqu’en février 1920 et Michel Vallet, dans son ouvrage cité supra, nous indique que la Famille Lawrence-Rivarès s’est installée aux Pontils, après avoir acheté le Moulin à Louis Gallibert, aux alentours de 1921.

Je doute fort que Louis Bertram Lawrence soit rentré aux USA après avoir quitté New-York le                   8 février 1919. Le fait qu’il ait voyagé, vraisemblablement accompagné de sa mère et de sa grand-mère puisque celles-ci résideront jusqu’à leurs décès respectifs en France avec lui, plaidant pour un départ définitif et une ferme intention de s’installer en France.

Second point non négligeable, sur la même demande de passeport (N° de certificat 61415 – US passport application) nous pouvons noter quelques mentions relatives aux personnes et sociétés étrangères que le demandeur désirait visiter.

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« Names of firms abroad which applicant expects to visit »

Parmi celles-ci nous remarquerons le nom de Mr George H. THURSTON (8 Old Jewry, London, England) ainsi que de la Consolidated Gold Fields of S.A (même adresse).

George Thurston fut associé à la Consolidated Gold Fields of SA où il était ingénieur en chef de la « Simmer and Jack Gold Mining Company ». Ces activités minières se tenant principalement en Afrique du sud (G.Thurston avait participé à la guerre des Boers).

La C.G.F of S.A était une exploitation minière d’or britannique. Fondée en 1887 à Londres pour financer les filons d’or découverts dans le Transvaal. Après 1945, la société a acquis des mines aux USA et en Australie.

Il est intéressant de noter la mention « which applicant expects to visit » en haut de page.                 Louis Lawrence avait donc comme projet de rendre visite à ces diverses sociétés après son départ des U.S.A et alors qu’il indiquait résider en France.

Il ne s’agissait donc pas d’une poursuite de ses activités d’ingénieur aux USA mais bien d’un projet à mener en France

Parmi les autres firmes citées se trouvent une banque située en Inde (Turner Hoare ans Co), une entreprise italienne de matériel électrique fondée en 1891(Ercole Marelli and Co) spécialisée dans les gros équipements électriques, moteurs de locomotives, transformateurs, centrales électriques, ventilation etc… la banca Commerciale de Milan en Italie et la Sté Fernand Velge, entreprise d’exploitation de carrières de porphyre de Bruxelles basée à … Lessines ( !).

De fait, il semble que Louis B. LAWRENCE ait quitté définitivement les Etats-Unis (accompagné de sa mère et sa grand-mère) avec un projet bien précis, nécessitant un financement solide et un équipement adapté à l’activité qu’il désirait entreprendre.

Je pense, à ce stade de mes investigations et sans vouloir trop « broder », qu’il comptait exploiter une ou des mines dans le secteur de son domicile de Peyrolles.

La mention des carrières de porphyre de Belgique demeure quant à elle assez intrigante si on la place dans le contexte de la carrière de marbre, abandonnée, située non loin du menhir des Pontils et dont les pierres extraites auraient servies, selon la légende, à construire un temple souterrain.

 

Cependant, si le fait de vouloir exploiter une mine dans le secteur des « deux Rennes » demeure une hypothèse plausible et relativement « logique », rien n’explique en revanche le projet de Louis Lawrence relatif au tombeau qui se trouvait sur son terrain des Pontils.

Certes, Louis Gallibert avait « démonté » l’ancienne tombe mais, sur l’éminence rocheuse et à l’écart où elle se trouvait située, la fosse vacante ne présentait ni danger, ni offense à l’esthétique…

Si l’on veut bien admettre que Lawrence désirait absolument réemployer la sépulture (ce qu’il fera de façon fort étrange par la suite) comment expliquer le choix, en 1932, d’un tombeau étant la copie-conforme de celui figurant sur la deuxième version des « Bergers d’Arcadie » de Nicolas Poussin.

Car, après tout… c’est bien cela le cœur du problème et de nos interrogations.

D’ailleurs Michel Vallet/Pierre Jarnac l’indique bien à la page 420 de son ouvrage :

« Un fait est pourtant indéniable : Mr Lawrence a bien fait construire un tombeau en tous points exacts avec celui représenté par Poussin sur son tableau. Il n’est pas possible qu’il est, dès lors, ignoré les Bergers d’Arcadie »

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Le maçon BOURIEL devant le tombeau

 

Qui peut avoir suggéré le thème de l’Arcadie à Louis Bertram Lawrence ? Quel rapport avec l’exploitation de mines (ou de cavités) du secteur ? Pourquoi ces mentions et renseignements erronés sur les pièces administratives américaines ? Que cherchait vraiment L.B Lawrence dans le secteur des Pontils ? Ces réponses resteront pour le moment en suspens… j’espère que nous en aurons un jour les réponses.

Une chose est certaine pour moi… Louis Lawrence est un acteur à part entière de cette énigme et l’un des intermédiaires permettant de relier les découvertes des prêtres du 19° à la réactivation de l’affaire dans les années 1960… bien qu’il fût, à mon sens, ignoré du trio Plantard/De Sède/Chérisey, tout du moins au début de leur « montage ».

Mais alors… pourquoi ce titre : « Louis Bertram Lawrence…un Frère d’Amérique » ?

Pour accrocher l’attention, pour faire « ésotérique »… mais également parce-que, au cours de mon enquête, j’ai découvert une signature de l’intéressé qui m’a étonnée car parsemée de trois points.

Elle figure sur la fiche de recensement du 2 octobre 1918 établie par le Vice Consul US au Panama (celle où Lawrence indique avoir servi dans la Légion Etrangère).

Cela reste anecdotique certes mais, dans le contexte de l’énigme des « deux Rennes », je trouve le détail « piquant ». Nul doute qu’il sera de nature à éveiller l’attention de tous les chercheurs qui sont persuadés qu’un réseau occulte veille sur le « Grand Secret » et apportera, encore, un peu plus de mystère à cette belle aventure.

 

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Aronnax, en Terre Sacrée de Bretagne, le jour du Solstice d’été 2016.

 

 

 


Au XIV ème siècle, déjà, on cherchait le trésor de Blanchefort !

Ainsi, Jean-Marie Vidal, dans une notice consacrée aux moines alchimistes de l'abbaye de la Boulbonne ( 1339 ) publiée en 1903 nous raconte les déboires qu'éprouvèrent quatre moines de Boulbonne, près de Pamiers, par trop naïfs, ne rêvant que ( de lingots d'or cachés) et ( de cavernes enchantées ) , sous la conduite de leur mauvais génie, un clerc de Rieux, Guillaume, (bâtard de Mosset ), qui leur avait appris que ( près de Limoux ) un trésor infini était caché sur une ( montagne mystérieuse ), sous la surveillance d'une fée. Dans un rendez vous clandestin à la porte du monastère, on se concerte, en s'engageant à taire le projet à quiconque. On convient de se procurer une statuette de cire, faite à l'image de la fée recéleuse. On la baptisera, et on la forcera à parler en la poignant à l'endroit du coeur. Elle dévoilera le secret de la grotte.

Le complot est en bonne voie, le bâtard de Mosset fait l'acquisition de la poupée. Pierre Garaud, bourgeois de Pamiers, la cache pendant quelques temps chez lui. Le moine Raymond Fenouil va l'y prendre et la porte dans l'église du monastère ; il la dépose sur l'autel de Sainte Catherine, on l'on célèbre tous les jours plusieurs messes. Chose étrange, nul ne l'y découvre ou ne soupçonne l'usage sacrilège auquel on la destine. Raymond Fenouil tente de la baptiser. Un ami de Bernard Aynié, clerc de l'église de Montaut, lui prête le rituel des baptêmes, mais refuse catégoriquement de livrer le Saint Chrème. C'est un obstacle imprévu et, paraît-il, insurmontable. Le moine Raymond, découragé, rapporte le voült chez Pierre Baraud, de Pamiers . Guillaume de Mosset commet l'imprudence de demander, devant ce dernier, à son complice, si le rite est accompli. Tout est perdu . Garaud évente la mèche et remet à l'abbé de Boulbonne, Durand, le coffret contenant l'image de cire et neuf aiguilles pour la poindre.

Le scandale révélé, le pape Benoit XII, lui même intervient dans cette affaire. Le 2 décembre 1339, il ordonne à l'abbé Durand de jeter les coupables en prison et de se saisir des livres, des papiers et des effets des profanateurs. Et le 23 juillet, leur procès est ouvert. On ne connaît pas les termes exacts de la sentence, mais il est bien probable qu'elle n'édicta pas moins que la dégradation et l'emprisonnement perpétuel, au pain et à l'eau, pour les principaux coupables.


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